Patriotisme-nationalisme : 2 idées distinctes

La semaine dernière, je suis parti à Lyon pour assister à un colloque où j’ai eu l’occasion de parler de la situation actuelle avec quelques participants, et surtout de la Syrie. Lors de cette conversation, j’ai remarqué au cours de cette discussion que plusieurs personnes ne saisissaient pas la différence entre patriotisme et patriotisme. Une erreur qui a évidemment participé à engendrer de nombreux quiproquos. Or, si les deux termes sont parfois accolés, ils ne s’assimilent pas. Le patriotisme définit la passion de son pays, un attachement impliquant que l’on est décidé à le soutenir. Il est parfois assimilé au nationalisme, c’est en réalité un concept largement plus ancienne, qui s’accompagne d’un assortiment idéologique bien plus pauvre. Le nationalisme ne peut voir le jour que si les nations existent comme entités confirmées; le patriotisme peut simplement signifier l’affection portée à un secteur, une métropole ou à un style de vie et ne nécessite pas de faire appel à l’idée déterminée de « nation ». Le patriotisme est davantage une sensibilité qu’une idée politique, au final, même s’il peut tout de même disposer à l’action de différentes manières, par exemple en période de conflit. On pourrait évidemment supposer qu’il avance dans le terreaudu conservatisme, mais force est de constater que les régimes socialistes ont encouragé le loyalisme patriotique. L’Union Soviétique s’en est servi au cours de la seconde guerre mondiale, dite Patriotique : la Seconde Guerre mondiale). Dans certains contextes, le patriotisme peut aussi servir de pancarte aux partis, comme cela se produisit en Angleterre au XVIIIe siècle, lorsque le terme « patriote » en vint à marquer une idéologie nationaliste; toutefois de telles analogies ne font guère long feu. Si j’ai un seul regret en ce qui concerne ce séminaire, c’est de n’avoir pas eu le temps de mieux découvrir la destination. C’est quelque chose qui m’énerve systématiquement : être envoyé en séminaire et ne pas avoir le temps de découvrir le coin. J’espérais vraiment en profiter pour découvrir un peu plus la destination (je n’y étais encore jamais allé), avec mes collègues ou en solo. Toutefois, nous avons passé la plupart de notre temps enfermé dans une salle de réunion. Et histoire d’enfoncer le clou, dans des salles qui donnait une vue sublime par la fenêtre ! Je pense que mon entreprise a réussi à inventer une nouvelle forme de torture moderne. Heureusement, l’organisation était exceptionnelle.

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