Ce prisonnier, l’un des plus célèbres de France, avait échappé de peu à la guillotine grâce à l’un de ses avocats, Robert Badinter. Libéré en septembre dernier pour raison de santé, il est mort dimanche d’un cancer du poumon. Il avait échappé à la peine de mort grâce à l’un de ses avocats, un certain Robert Badinter. Mais Patrick Henry aura passé le reste de sa vie en prison, avant d’obtenir une suspension de peine le 15 septembre dernier pour raisons de santé. «Il est mort dimanche» matin «d’un cancer du poumon», a déclaré Martine Veys, une amie qui lui avait trouvé un logement à sa sortie de prison. Il avait 64 ans. Emprisonné pendant 40 ans pour le meurtre d’un enfant, il était devenu l’un des détenus les plus célèbres de France. Atteint d’un cancer du poumon, il avait été libéré par décision de justice, son état de santé étant «durablement incompatible avec la détention». Patrick Henry avait été condamné en 1977 à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre du petit Philippe Bertrand, âgé de 7 ans. À sa sortie de prison en septembre dernier, ses proches «s’étaient réjouis de cette ‘dernière victoire sur les murs’ et conjuraient avec lui sa brièveté», a dit son avocat Maître Hugo Lévy. Patrick Henry fut aussi en son temps un symbole de la lutte contre la peine de mort en France. Par sa personnalité et la nature de son crime, il y avait contre lui une brutale unanimité pour réclamer la mort. Des ministres comme Michel Poniatowski à l’Intérieur, et Jean Lecanuet à la Justice s’y associaient. À l’opposé, une partie des intellectuels, des journalistes, des responsables politiques et religieux s’était au contraire opposé à une telle condamnation. Son procès va devenir celui de la peine de mort, contre laquelle ses avocats vont concentrer leurs plaidoiries. La pudeur des parents du petit Philippe Bertrand, dont l’avocat était abolitionniste, les y aide.
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