2018 : une stabilisation en volume des dépenses publiques nécessaire

Pour l’année 2018, le Programme de stabilité affiche une prévision de solde de 2,3 points de PIB, en amélioration de 0,5 point par rapport à 2017. En ce qui concerne les prélèvements obligatoires, cette prévision prend en compte les mesures déjà décidées (notamment à la fin de l’année 2016) qui devraient globalement les réduire de 6,1 Md€ par rapport à leur évolution spontanée. La trajectoire de réduction du déficit décrite pour 2018, qu’elle soit mesurée en déficit effectif (2,3 points de PIB) ou en réduction de 0,5 point de PIB par rapport au déficit attendu en 2017, contient des biais de construction. Le Programme de stabilité repose sur des hypothèses de progression des recettes publiques légèrement surévaluées (recettes non fiscales et recettes fiscales issues de la régularisation des avoirs détenus à l’étranger). Surtout, il sous-estime l’effort en dépenses nécessaire pour permettre une réduction du déficit de 0,5 point de PIB, en indiquant à tort qu’il serait comparable à celui réalisé en moyenne sur les années récentes. Sur la base du scénario macroéconomique du Programme de stabilité et d’une prévision de recettes plus réaliste, atteindre l’objectif de réduction de déficit de 0,5 point de PIB imposerait de stabiliser en volume les dépenses des administrations publiques, alors qu’elles ont crû de 0,9 % en moyenne entre 2011 et 2016. Si l’effort en dépenses était équivalent à celui effectué entre 2011 et 2016, le déficit 2018 ne se réduirait pas mais serait seulement stabilisé au niveau atteint en 2017. L’équation budgétaire 2018 sera d’autant plus difficile à résoudre que plusieurs facteurs devraient pousser à la hausse les dépenses  : la remontée attendue du prélèvement sur recettes en faveur de l’Union européenne ; la montée en charge de certains engagements pris par l’État en matière de masse salariale (recrutements, protocole « parcours professionnels carrières et rémunérations  ») ou d’autres dépenses (lutte contre le terrorisme, dépenses d’investissement en infrastructures de transport, soutien aux énergies renouvelables…)  ; le dynamisme spontané des dépenses d’assurance maladie ou de retraites ; une nouvelle hausse des dépenses d’investissement local en lien avec le cycle électoral communal. Par ailleurs, la contribution de la charge d’intérêts au ralentissement de la dépense publique devrait être moins forte qu’auparavant.

Les commentaires sont clôturés.